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crazyjack
21 novembre 2007

L'edito de François Cau

L’expression phare de la semaine fut donc “prise d’otage“. Pour tout dire, c’est toujours impressionnant, même si hélas on s’habitue à tout, de voir à quel point les médias nationaux ont à cœur d’unir leurs forces pour beugler dans la même direction : les grévistes de la SNCF et de la RATP ont ainsi pris en otage les pauvres usagers, lesquels devaient se lever plus tôt, marcher ou prendre leur vélo. On pense ce qu’on veut du mouvement, on n’est pas ici pour inciter ou soutenir quoi que ce soit, mais on ne peut s’empêcher de devenir vert de rage, quitte à déchirer une ou deux chemises en passant, en assistant à un glissement sémantique des plus puants. Relisez la presse de la semaine écoulée : les piétons forcés français étaient donc des “otages“, tandis que Benazir Bhutto, ex premier ministre du Pakistan en lutte contre l’actuel président, était quant à elle “assignée à résidence“ (au même titre qu’Aung San Suu Kyi, leader de l’opposition à la junte birmane, qui était “en résidence surveillée“). Alors oui, le parallèle est hasardeux, mais tout autant que le dévoiement rhétorique du mot “otage“, surtout quand il participe de la tentative de marginalisation, dans l’opinion publique, de ce qui reste encore un droit constitutionnel (oui, rappelons-le, on a toujours le droit de faire grève en France). Voilà, c’est dit. Et pour ce qui est de Rufus Wainwright, disons-le tout net : il nous assigne à résidence quand il veut.

Extrait de " le petit bulletin", édition de Grenoble, semaine du 21/11 au 28/11 ou à consulter en ligne sur www.petit-bulletin.fr

AHHHHH, ça fait du bien de lire ça !!!

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