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crazyjack
4 septembre 2007

La gratuité aurait un coût !

Eh oui, c’est comme si le monde avait reçu un coup de pied aux fesses. Il ne se passe plus un jour sans qu’un média ne parle de gratuité. Et chacun de s’émouvoir, de s’énerver, de s’affoler. Ce matin, sur France Inter, Erik Orsenna criait à l’injustice de ceux qui s’insurgent contre le prix d’un livre de poche jugé trop élevé quand on le paye trois euros alors que la moindre pizza en coûte dix. Je pense qu’Erik Orsenna devrait acheter des livres de poche plus souvent, il en connaîtrait le prix. Je suis en possession de l’un des siens, intitulé « la grammaire est une chanson douce », édité en 2003 et qui, à l’époque, coûtait déjà cinq euros.

Sans écrivains point de livres. Soit. Mais sans lecteurs, point d’écrivains. Avec des formules comme celles là, on n’avance pas vraiment. La gratuité est un sujet trop sérieux pour être confié à des économistes. S’il paraît évident qu’aujourd’hui, dans la société organisée qui est la nôtre, un écrivain a besoin de gagner de l’argent pour vivre, on peut se demander pourquoi, dans cette même société, les droits d’auteurs continuent de courir après le décès du créateur. Et sur ce sujet, on n’entend pas beaucoup les intéressés.

Le problème est ailleurs, du côté des commerçants qui ont fait de la culture un « business », sans se soucier vraiment d’autre chose que du profit qu’ils en tirent. Ils arrivent de moins en moins à nous faire croire à ce soi disant amour du beau texte, à cette délicate prise de risque, à ce souci de promouvoir des idées novatrices. Non, les éditeurs ne nous font plus rêver. Ils sont d’abord et avant tout des financiers intéressés qui s’ingénient à constituer des groupes puissants.

Face à ceux-là qui s’arrogent le droit de choisir ce qui est bon ou pas, il fallait bien qu’un contre pouvoir apparaisse. Il est en train de naître, avec Internet et les possibilités qu’il procure d’offrir à la lecture, en passant par-dessus la tête des marchands de l’édition, des ouvrages qui dormaient dans les bibliothèques, ou tout simplement des textes écrits par chacun de nous.
Et puis, on y trouve aussi des livres qui coûtent moins cher.

Alors oui, la gratuité a un coût, surtout pour ceux qui vivent de son absence.

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